vendredi 8 octobre 2010

Pour l’instant, la voiture électrique n’a pas de sens


Q- La dernière crise laissera-t-elle des séquelles dans l’industrie automobile, ou les affaires ont-elles repris comme si de rien n’était ? Alan Mulally : Je pense que tous les constructeurs ont retenu une leçon : il faudra, à l’avenir, mieux adapter les volumes de production à la demande. C’est primordial car sinon, dès que l’économie ralentit, les surcapacités et le manque de flexibilité des usines nous forcent à brader les véhicules pour trouver preneur. Chez Ford, nous avions entamé ce processus avant la crise. Cela nous a simplifié la tâche. Q-Roulera-t-on exclusivement à l’électrique demain ? Alan Mulally : Soyons honnête : il y a encore du chemin à faire ! D’abord, il va falloir sacrément améliorer les batteries : être capable de les charger quand il fait chaud, quand il fait froid, de les miniaturiser – parce qu’elles pèsent encore entre 270 et 350 kilos et coûtent plus de 10 000 dollars… Sans parler de l’infrastructure qu’il faudrait développer pour que les conducteurs puissent recharger comme aujourd’hui ils font le plein. Non, pour l’instant, la voiture électrique n’a pas de sens, économiquement parlant.
Q-Que faudrait-il faire pour que cette technologie se développe à grande échelle ? Alan Mulally : Le privé et le public vont devoir allier leurs efforts. Nous travaillons d’arrache pied à améliorer la technologie, mais pour l’infrastructure, il faut absolument que les gouvernements mettent la main à la pâte. Cela fait partie des choix de politique énergétique. Par exemple : comment produit-on cette électricité pour fournir à la demande.?... nous, nous n’avons pas répondu à cette question.

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