mardi 7 août 2012

c'est fini...

«Le culte des actions est en train de mourir.» Bill Gross, le plus important gestionnaire d’obligations du monde et co-chef des placements de Pacific Investment Management (PIMCO), y est allé d’une autre déclaration-choc dans son plus récent billet financier mensuel.

Selon le réputé gestionnaire, les investisseurs devraient remettre en question la bonne vieille philosophie d’acheter des actions dans le but de les détenir à long terme.

Fini, donc, les rendements annuels de 6,6 % (après inflation) que les actions ont procuré depuis cent ans, affirme M. Gross.

Ce taux de rendement, qu’il qualifie d’«aberration historique», ne se reproduira pas de sitôt en raison du ralentissement de l’économie mondiale.

«Si le PIB de l’économie peut seulement produire 3,5 % de plus de biens et services chaque année, comment un acteur du système économique (les actionnaires) peuvent-ils profiter de façon régulière au dépens des autres acteurs (les prêteurs, les travailleurs et les gouvernements)?», demande-t-il.

M. Gross doute que les actions puissent procurer un rendement de 6,6 % comme par le passé quand l’économie croît au ralenti.

Cela dit, la firme que dirige le coloré gestionnaire continue d’investir dans les actions. «Nous croyons que les rendements des différentes catégories de placement seront plus faibles que par le passé, mais nous demeurons convaincus que les actions ont encore un rôle à jouer dans le portefeuille de nos clients»


Les pessimistes se multiplient:

Bill Gross n’est pas le seul à prédire un avenir sombre aux actions. Mardi, le stratège de Bank of America, Savita Subramanian, a souligné qu’un indicateur boursier maison, qui prend le pouls des investisseurs, a décliné pour la dixième fois cette année à un nouveau creux historique, soit depuis 1985.

Cet indicateur signale que les stratèges des firmes de courtage sont plus pessimistes envers les actions qu’ils ne l’ont jamais été en 27 ans.

Par ailleurs, en mai dernier, le sérieux Financial Times de Londres titrait une analyse « Out of stock », dans laquelle il affirmait que six décennies de passion envers les actions ont pris fin, citant les pressions réglementaires sur les assureurs et les caisses de retraite pour qu’elles privilégient les obligations.

«Les actions n’ont pas été aussi en défaveur depuis un demi-siècle. Plusieurs affirment que le culte des actions est mort», peut-on lire dans l’article qui précise que l’assureur allemand Allianz a seulement 6 % de son actif à la Bourse.

Ce pessimisme croissant envers les actions n’est pas sans rappeler aux investisseurs d’un certain âge la célèbre une du magazine Business Week, qui proclamait la mort des actions, en août 1979. Résultat: l’indice S&P 500, baromètre de la Bourse américaine vaut 1227 % de plus qu’à cette époque...

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